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Bientôt mis en examen, Fillon se maintient : les réactions politiques

Par Jérémy Jeantet

En conférence de presse, à la mi-journée, François Fillon a annoncé avoir reçu une convocation des juges préalable à sa mise en examen dans l'affaire de l'emploi présumé fictif de son épouse comme assistante parlementaire. Pourtant, le candidat de la droite assure qu'il ira jusqu'au bout. Un choix qui divise la classe politique.

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"Je ne céderai pas, je ne me rendrai pas, je ne me retirerai pas, j’irai jusqu’au bout." En conférence de presse, ce mercredi à midi, François Fillon a assuré qu'il sera candidat à l'élection présidentielle, bien qu'il ait reçu une convocation des juges d'instruction préalable à une mise en examen, annonce qui l'a poussé à reporter sa visite du Salon de l'agriculture prévue ce matin même.

Le choix de François Fillon de maintenir sa candidature a suscité des réactions partagées, entre ceux, à droite, qui louent son courage, les critiques venant de la gauche et le Front national qui partage son combat contre les juges.

Macron : "Ne donnons pas au vote démocratique le rôle de l'absolution"

"On ne saurait réserver la trêve judiciaire aux délinquants en cols bancs ou à la classe politique, a réagi Emmanuel Macron au micro des journalistes, dont BFMTV, présents au Salon de l'agriculture. Je ne suis pas favorable à une trêve, mais à ce que nos institutions fonctionnent normalement, à ce que la justice puisse faire son travail normalement. Ne donnons pas au vote démocratique le rôle de l’absolution, ce n’est pas le sien."

A gauche, Jean-Christophe Cambadélis évoque "une situation grave""La décomposition de la droite ne profite, paradoxalement, qu'à Marine Le Pen, poursuit le premier secrétaire du Parti socialisteChaque jour, la candidate du Front national s'avance un peu plus vers le pouvoir." Benoît Hamon est, lui, revenu sur les propos de François Fillon évoquant "un assassinat politique". Pour le candidat du PS à la présidentielle, "ces propos sont d'une incroyable violence à l'égard des juges". En déplacement en Bretagne avec Benoît Hamon, Yannick Jadot a estimé que "François Fillon est totalement disqualifié pour cette élection présidentielle", dans des propos rapportés par Le Figaro.

Aurélie Filipetti, elle, estime que "François Fillon réclame de ne pas être un justiciable comme les autres" pour bénéficier d'une trêve judiciaire le temps de la campagne présidentielle.

Mélenchon : "Le mieux serait un autre candidat pour la droite"

Eric Coquerel, coordinateur du Parti de gauche, va plus loin, estimant que "François Fillon entraîne la droite dans son suicide politique en recourant, comme Marine Le Pen, à une logique complotiste". Jean-Luc Mélenchon a également réagi au micro de BFMTV : "Le mieux serait un autre candidat pour la droite. Quand on cite son nom, les gens rigolent."

L'extrême-droite verse également dans la critique, à l'image de Florian Philippot, qui s'interroge sur l'intérêt d'annuler une visite au salon de l'agriculture "pour de la com". Quant à Gilbert Collard, il verse plus dans la campagne de dénigrement de la justice : "François Fillon s'estime victime d'un assassinat, il se rendra pourtant chez les assassins supposés..."

Quelques dirigeants politiques, à droite, ont tout de même voulu défendre leur candidat. Dominique Bussereau, au micro de RTL, veut retenir "le courage" de François Fillon, alors que Gérard Longuet assure qu'il "n'appartient pas à un magistrat seul de décider que les électeurs ont tort". Même analyse pour Bernard Debré : "Ce n'est pas un complot, mais je me pose la question s'il n'y a pas, de la part de la justice, un acharnement disproportionné."

Hollande s'élève "contre toute mise en cause des magistrats"

Dans un communiqué, le président de la République François Hollande a lui aussi réagi à la prise de parole de François Fillon. "En tant que garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire, je tiens à m’élever solennellement contre toute mise en cause des magistrats dans les enquêtes et les instructions qu’ils mènent dans le respect de l’État de droit. Une candidature à l’élection présidentielle n’autorise pas à jeter la suspicion sur le travail des policiers et des juges, à créer un climat de défiance incompatible avec l’esprit de responsabilité et, pire encore, à lancer des accusations extrêmement graves contre la Justice et plus largement nos institutions. Le peuple français est souverain, ajoute le président. Il aura à se prononcer lors de la prochaine élection présidentielle. Mais je rappelle que la Justice est également rendue en son nom et que nul ne peut s’y soustraire", a déclaré le chef de l'Etat.

François Bayrou veut "moraliser" la vie politique

Lui aussi interrogé sur le sujet, François Bayrou a rappelé l'une de ses exigences principales : une loi sur la moralisation de la vie politique. "Tous les Français ont besoin de garanties nouvelles sur les pratiques politiques et la moralisation nécessaire de la vie politique en France. Chaque jour qui passe, on voit davantage à quel point les Français sont troublés et à quel point il faut une proposition politique qui change tout ça", a-t-il déclaré à des journalistes.

 

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