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Alain Juppé refuse les "marchandages" et renonce à la présidentielle

Par Benjamin Jeanjean

Dans une déclaration à la presse particulièrement attendue ce lundi, Alain Juppé a rappelé une nouvelle fois qu’il ne servirait pas de plan B pour la droite et le centre à l’élection présidentielle.

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Qui sera le candidat de la droite à la prochaine élection présidentielle ? La question mérite d’être posée aujourd’hui à l’heure où le candidat issu de la primaire, François Fillon, ne cesse d’être contesté dans son propre camp suite à l’affaire du PenelopeGate et sa convocation chez les juges d’instruction. Parmi les plans B régulièrement évoqués, le maire de Bordeaux Alain Juppé faisait figure de favori, lui qui s’était hissé au second tour de la primaire. Devant un parterre de journalistes convoqués ce lundi matin à Bordeaux, l’ancien Premier ministre (1995-1997) a pourtant fermé la porte à cette hypothèse.

"Quant à nous, la droite et le centre, quel gâchis..."

"Jamais sous la Ve République une élection présidentielle ne s’est présentée dans des conditions aussi confuses. La gauche, déboussolée par l’échec du quinquennat Hollande, s’est fracturée entre plusieurs sensibilités irréconciliables et a des chances de ne pas figurer au second tour. Le Front national, empêtré dans les démêlés judiciaires de Mme Le Pen, en rajoute dans le fanatisme anti-européen qui conduirait notre pays au désastre. M. Macron, pourtant inspirateur et acteur de la politique économique de François Hollande, tente d’incarner le renouveau, mais son immaturité politique et la faiblesse de son projet ne feront pas toujours illusion. Quant à nous, la droite et le centre, quel gâchis... Au lendemain de notre primaire, François Fillon, à qui j’avais immédiatement et loyalement apporté mon soutien, avait un boulevard devant lui. Le déclenchement des investigations de la justice et son système de défense (pointant un prétendu complot et une volonté d’assassinat politique) l’ont conduit dans une impasse", a-t-il tout d’abord déclaré.

"Je n’ai pas l’intention de me lancer dans des marchandages"

"Tout au long de la semaine dernière, hier encore, j’ai reçu de très nombreux appels me demandant de prendre la relève. Ils m’ont fait hésiter. J’ai réfléchi. La condition sine qua non du succès est le rassemblement le plus large possible de la droite et du centre. Je n’ai pas réussi lors de la primaire. Aujourd’hui, ce rassemblement est plus difficile encore. Une partie du centre nous a quitté. Comme l’a montré la manifestation d’hier au Trocadéro, le noyau des militants et sympathisants LR s’est radicalisé. François Fillon n’a cessé d’affirmer sa détermination et son obstination. S’il renonçait, le passage de témoin se ferait dans la douleur et ne manquerait pas de laisser des cicatrices. Je n’ai pas l’intention de me lancer dans des marchandages. Je ne suis donc pas en mesure aujourd’hui de réaliser le nécessaire rassemblement autour d’un projet fédérateur. Je confirme une bonne fois pour toutes que je ne serai pas candidat à la présidence de la République. Je mesure la déception que provoquera cette décision chez beaucoup et les reproches qu’elle me vaudra sans doute", a-t-il ajouté.

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