"Il y a une forme de peur de punir les policiers." Invitée de Territoires d'Infos, dans le Grand Matin Sud Radio, Samia Ghali a évoqué une forme de "deux poids deux mesures" dans le traitement, par la justice, des jeunes et des policiers.
"Il y a d'un côté le policier qui est en liberté, qui a commis un acte grave, alors qu'un jeune qui a caillassé, est puni, ce qui est normal, mais il y a deux poids deux mesures", a indiqué la sénatrice PS des Bouches-du-Rhône et maire du 8e arrondissement de Marseille.
Pour elle, il n'y a "pas de défiance vis-à-vis de la police, mais une colère vis-à-vis de certains policiers qui peuvent se comporter de manière inacceptable".
Elle confie surtout avoir "beaucoup de peine et de tristesse pour les banlieues" : "Ce sont des gens en souffrance. Il faut l'entendre parce qu'il n'y a rien de pire que des gens qui souffrent."
Sur un plan plus politique, Samia Ghali a indiqué qu'elle ne votera pas pour Benoît Hamon, pas plus qu'elle ne lui apportera son parrainage. Elle a identifié un point de désaccord majeur, la légalisation du cannabis proposée par le vainqueur de la primaire de la gauche.
"Quand je suis rentrée en politique, c'était pour me battre contre le trafic de drogue, a-t-elle expliqué. On ne réglera pas la question du crime et de la délinquance parce qu'on légalisera le cannabis. Au contraire, on l'accentuera."
La sénatrice avoue se sentir "plus proche de Jean-Luc Mélenchon", mais également "discuter, échanger" avec Emmanuel Macron et ses équipes : "J’aime la France, j’aime ce pays, mais il faut le protéger parce qu’il est très fragile. Même si demain, le président de la République quel qu’il soit me demandait des conseils, sur ce que je peux apporter comme idée, je le ferai non pour aller dans un Gouvernement, mais pour aider. Toutes les bonnes volontés seront les bienvenues."