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Hubert Védrine : "Les Européens se retrouvent dans Jurassic Park"

Par Jérémy Jeantet

Pour l'ancien ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, les Européens "étaient dans une bulle, en rêvant à la communauté internationale" et les événements récents les ont "obligés à se réveiller et à apporter des réponses plus efficaces" aux problèmes internationaux.

Invité de l'émission Territoires d'Infos sur Sud Radio et Public Sénat, Hubert Védrine est revenu sur les attentats du 13 novembre, il y a aujourd'hui six mois."Cette tragédie épouvantable a contribué à faire évoluer l'opinion publique en France, à faire comprendre qu'il y avait un vrai problème de l'Islam dans le monde entier, a expliqué l'ancien ministre des Affaires étrangères. Il y a une prise de conscience, je trouve que c'est très important""Les Européens ont rêvé à la communauté internationale, dont je dis qu'elle n'existe pas encore, à un monde post-tragique, post-historique, avec la prévention des conflits, les gentilles ONG contre les méchants gouvernements, la société civile, la Cour pénale pour punir les méchants, toute cette vision du monde développé par l'Europe, qui est fort sympathique, mais qui ne marcherait que s'il y avait 8 à 9 milliards d'Européens de l'Ouest, a poursuivi l'ancien minsitre. Ils étaient dans une bulle. Ils se croyaient dans la communauté internationale, ils se retrouvent dans Jurassic Park. Donc les Européens sont obligés de se réveiller et d'apporter des réponses plus efficaces."Une idée qu'il développe dans son ouvrage Le Monde au défi (Fayard), avec celle de l'écologisation : "Le seul lien entre tous les être vivants, quelle que soit leur mentalité, leur culture, leurs obsessions, c'est le fait que la Terre demeure habitable. Quand on fréquente les milieux scientifiques, ils sont très inquiets. Certains sur le climat mais la plupart d'entre eux sur l'addition du climat, de l'effondrement de la biodiversité, les nuisances, la pollution, les grands fonds marins... Tout ça multiplié par la démographie. On ne peut pas avoir 8 milliards d'habitants sur la planète qui vivent à l'occidentale ou à l'américaine. Ce n'est pas possible. J'introduis l'idée toute simple d'une écologisation sur 10, 20 ou 30 ans, comme on a parlé d'industrialisation et là, tout devient soluble parce qu'il y a des bonds en avant incroyables dont on ne parle pas assez dans les milieux politico-médiatiques en matière de recherche, d'invention, de technologie..."Regardez l'interview de Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères, invité de l'émission Territoires d'Infos sur Sud Radio et Public Sénat

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