Cette semaine, j'ai testé deux applications qui proposent des services de covoiturage. J'ai d'abord testé Blablalines, qui voudrait s’imposer comme leader en tant que petite sœur de BlaBlaCar, et Less, une autre application de covoiturage assez innovante, en mode conducteur.
C’est à dire que depuis des semaines, je propose via ces deux applications, de prendre des passagers lors de mes déplacements en automobile.
Bilan des courses ? J’ai eu des touches, une petite vingtaine de passagers potentiels se sont manifestés, parfois les mêmes d’un jour sur l’autre mais, pour l’instant, je n’ai encore transporté personne. Et ce n’est pas à cause de mes horaires de déplacement ou des trajets que je propose puisque justement j’ai des touches. C’est à cause du mode de fonctionnement un peu biaisé de ces applications.
Pour faire simple, il ne faut pas confondre covoiturage avec chauffeur de VTC, avec Uber. Sur Blablalines, vous programmez dans un agenda vos déplacements habituels ou même ponctuels. Vous indiquez le point de départ, la destination l’horaire, et la souplesse horaire. 15 minutes, 30 minutes ou même une heure de battement.
Ces trajets déclenchent des touches, mais là vous restez pantois devant ce que le système autorise. On m’a ainsi demandé a plusieurs reprises d’aller chercher un passager a plusieurs kilomètres de chez moi, en faisant un énorme détour, pour ensuite le poser dans Paris, mais là encore, pas à coté de la radio puisque c’est le trajet que je proposais mais dans un arrondissement voisin. Le tout pour 2 euros !
Ce n’est pas un accident. J’ai eu plusieurs offres, toutes me demandaient de faire un gros détour, au départ, ou à l’arrivée ou même les deux. Sans compter qu’au moins une des demandes était décalée de 25 minutes par rapport à mon horaire. C’est très choquant, chez Blablalines, on prend le covoitureur pour un chauffeur.
Pour l’autre service, Less, je suis beaucoup plus content pour l’instant, car cette application m’aura bientôt rapporté 50 euros en ne faisant rien d’autre que de rouler avec. Chez Less, pas d’agenda des déplacements en auto. Quand on prend sa voiture on indique sa destination le nombre de places disponibles, et aussitôt le "compteur tourne".
10 centimes d’euros collectés par kilomètre parcouru, sans rien faire. En théorie, je suis susceptible de recevoir un message si un passager se manifeste sur ma route, mais cela ne m’est encore jamais arrivé.
Maintenant du point de vue des passagers, je sais que certains ont réussi à trouver chaussure à leur pied et en plus, en période de grève, les trajets sont gratuits s’ils utilisent leur Pass Navigo pour s’identifier en Île-de-France les jours de grève.
Mais comme vous pouvez le voir, il y a encore des progrès à faire.
Écoutez la chronique de Jean-Baptiste Giraud dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard