C'est un vrai débat éthique. Ce que l'on appelle le dark web est un réseau parallèle au web ou transitent des données dont l'origine est quasiment impossible à tracer. Du coup, c'est l'endroit de tous les trafics : drogues, armes, êtres humains… Tout s'achète, tout se vend dans le dark web. Freedom Hosting II était l'un des plus gros hébergeurs sur ce web caché. Jusqu'à ce que l'un des Anonymous remarque que cette plate-forme hébergeait sciemment, et moyennant finance évidemment, des contenus pédopornographiques. Les Anonymous ont donc décidé de faire justice eux-mêmes. Ils ont fait tomber le site, ainsi que 10 000 autres sites hébergés sur cette plate-forme. Ils ont vidé le disque dur et ont supprimé toutes les données de l'hébergeur.
Cela cause un débat éthique, car ici, il n'y a pas de police, ni de frontières. Cela dit, les gouvernements, comme les grosses entreprises, commencent à s'alarmer. Cela crée un nouveau marché, celui de la cyber-sécurité. Beaucoup de start-up vendent leurs services pour repérer les attaques informatiques ou les fuites de données sensibles. On apprend que la société américaine InfoArmor a démantelé un réseau pirate, qui proposait l'accès à un milliard de comptes Yahoo pour la modique somme de 300 000 dollars.
Sur ce marché de la cyber-sécurité, les Français sont bien présents. L’entreprise CybelAngel, par exemple, a retrouvée la trace de plus de 15 000 adresses mails piratées sur le site rencontres extra-conjugales ashleymadison, ou alors aleph-networks, une entreprise qui travaille pour le ministère de la défense, de l'intérieur, Bercy… Toutes ces entreprises collectent un maximum de données, les filtrent en fonction de certains mots-clés pour repérer des attaques futures. Leurs clients sont autant des états, que de grandes sociétés, c'est le cas pour la petite Suédoise, Recorded Future, qui est à la fois financée par Google et par la CIA. Si vous aimez bien les histoires de policiers et de gangsters, c'est sur la toile que ça se passe maintenant.