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Thierry Wolton : "Le communisme c'est un cauchemar pour ceux qui l'ont vécu"

Par La Rédaction

L’essayiste Thierry Wolton, auteur d'une "histoire mondiale du communisme" (Grasset) et Guillaume Roubaud-Quashie, agrégé et docteur en histoire, chercheur associé au Centre d'histoire sociale des mondes contemporains et membre du Parti Communiste, co-auteur de "100 ans de parti communiste français", (éditions du Cherche-Midi), étaient les invités d’André Bercoff, mercredi 16 décembre, sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

Thierry Wolton invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Cent ans après la création du Parti communiste français, lors du congrès de Tours en 1920, André Bercoff fait le bilan de cette idéologie qui s'est inscrite dans la réalité de l'histoire du monde durant des décennies.

"Il repose sur des tropismes humains"

Le communisme s'est inscrit comme "une formidable histoire", depuis sa théorisation par Karl Marx. Et ce pour plusieurs raisons, que décrypte Thierry Wolton. "Il repose sur des tropismes humains : l'égalité, les derniers seront les premiers, les pauvres gouverneront le pays...", rapporte-t-il. Des enseignements presque christiques qu'admet l'essayiste. "C'est quelque chose qui parle aux gens, c'est une raison pour laquelle cette idéologie a capté beaucoup de gens et c'est pourquoi elle continue à en capter", analyse l'auteur.

Mais face à cette idéologie, il y a une réalité beaucoup moins glorieuse. "Il est incontestable qu'il n'est pas seulement un échec, mais un cauchemar pour ceux qui l'ont vécu", estime Thierry Wolton, qui a traversé plusieurs fois le rideau de fer et a pu rencontrer des témoins vivants des régimes socialistes. "Ce sont deux réalités auxquelles il faut tenir compte : une idéologie qui capte les gens et une réalité qui est épouvantable", conclut-il.

"Le parti a permis l'entrée en politique de personnalités issues de milieux populaires"

De son côté, Guillaume Roubaud-Quashie, toujours membre du Parti, voit dans le communisme "un projet qui existe depuis longtemps", qui se base sur la définition de Karl Marx : "une société supérieure dont le principe fondamental est le libre et plein développement de chacun". Selon l'historien, le PCF peut se targuer d'avoir été "fidèle à cette ambition de la mise en commun des moyens de production". Et sur le plan politique, "le parti a permis l'entrée en politique de personnalités issues de milieux populaires". Très longtemps lié à l'Union soviétique "parce qu'ils avaient réussit ce que nous avons à peine esquissé", ce caractère inconditionnel ne va pas pour autant durer jusqu'à sa chute en 1991, souligne Guillaume Roubaud-Quashie. Il y a des tensions internes, comme lors du développement de l'eurocommunisme sur une ligne différente dans les années 1970. "Il y a même des tentatives de l'URSS de tourner le PCF contre Georges Marchais", rapporte le militant.

Sur le bilan de la réalité politique du PCF, même s'il n'a pas beaucoup eu l'occasion d'être au pouvoir, "il a eu un rôle important pour configurer la vie du pays après la seconde guerre mondiale", rappelle Guillaume Roubaud-Quashie, citant notamment la sécurité sociale "qui n'existerait pas sans une pression forte du PCF". Le déclin du parti jusqu'à nos jours ne date pas d'hier mais s'explique par des raisons sociales. "Le PCF des années 50-60 est très fort dans les usines. Mais 20 ans plus tard, ces usines sont laminées dans un contexte d'une mondialisation terrible", note l'historien qui a eu pour conséquence "d'affaiblir la classe ouvrière et le PCF".

 

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