single.php

Jean-Christophe Lagarde : "La France aurait dû acheter les licences pour produire les vaccins"

Jean-Christophe Lagarde, député de Seine-Saint-Denis et président de l'UDI, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le mercredi 3 février sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Jean-Christophe Lagarde interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 3 février 2021 à 7h40.

Emmanuel Macron était l’invité surprise du journal de 20 heures sur TF1, où il a promis que tous les adultes désirant un vaccin contre la Covid-19 en France pourront l’avoir avant la fin de l’été 2021. "C’est en réalité ce qui est prévu depuis le départ", souligne Jean-Christophe Lagarde pour qui Emmanuel Macron a tenu à reconnaître "des ratés du côté de l’industrie pharmaceutique" qui ne sont pas la faute du gouvernement. Le député rappelle les annonces de l’industrie pharmaceutique, il y a quelques semaines : "ils allaient avoir un creux, notamment pour Pfizer", dans les livraisons des vaccins, avant de rattraper le retard "parce qu’ils changent leurs lignes de production pour augmenter", explique le président de l'UDI.

Vaccins : "On aurait dû se proposer d’acheter des licences"

Néanmoins, pour AstraZeneca, "le problème central me semble être que cette société a signé des contrats avec l’Union européenne, signé des contrats avec la Grande-Bretagne, ils ont quatre usines en Europe, dont deux en Grande-Bretagne et ils ont dit que toutes ces usines pourraient livrer l’Europe. Sauf que quand ils ont signé avec la Grande-Bretagne, ils ont dit que les deux usines en Grande-Bretagne ne livreraient que la Grande-Bretagne", détaille-t-il . De quoi créer des conflits entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, note l'élu.

Le président de la République a également annoncé la mobilisation de quatre sites de production de vaccins en France. "C’est pour de la mise en bouteille", précise Jean-Christophe Lagarde. "Je pense qu’on aurait dû anticiper, quand même, les choses et qu’on aurait dû se proposer d’acheter des licences, c’est-à-dire la capacité de produire nous-mêmes des vaccins", regrette le président de l'UDI. Surtout depuis que le laboratoire Sanofi avait annoncé l’échec de sa recherche.
"Je trouve regrettable que, finalement, on n’aie pas négocié des licences", déplore-t-il, estimant que "la mise en flacon va gagner un peu de temps, mais pas autant que ça".

Des procédures "absurdes en cours d’épidémie"

Pour certains, le ministère de la Santé n’est pas suffisamment armé pour faire face à la crise. Ce n’est pas l’avis de Jean-Christophe Lagarde, qui pointe un problème plus profond : "il faut surtout que le gouvernement maîtrise son administration", appelle-t-il. Sur les ratés des vaccins, "j’ai eu le sentiment qu’ils n’avaient pas maîtrisé leur administration", confie le député de Seine-Saint-Denis.

"Quand vous avez 70 pages pour dire comment vous devez vacciner quelqu’un dans les Ehpad, ça pose un problème", estime l'élu pour qui ces problèmes découlent de "la trouille des responsables administratifs et les responsables politiques, des procédures judiciaires". Des procédures qui "sont absurdes en cours d’épidémie parce qu’elles paralysent la capacité d’action", s'indigne le président de l'UDI.

Réserver un vaccin pour les étudiants

Les 70 pages d’instructions, c’est "d’abord le bas de l’administration qui se protège", et ensuite l’ensemble des niveaux de l’administration qui "en rajoutent une couche", explique le député de Seine-Saint-Denis. "Quand tout le monde a la trouille, plus personne n’agit. Il n’y a qu’en France que ça se produit", déplore-t-il. "Je trouve ça absurde de vouloir poursuivre des gens sur un phénomène qu’on ne connaît pas", indique l'élu qui estime que "vouloir des responsabilités pénales sur un domaine inconnu, c’est absurde". Des problèmes qui se sont déjà retrouvés quelques années en arrière avec les élus locaux.

L’UDI a proposé d'injecter le vaccin AstraZeneca aux étudiants, ce qui semble avoir été refusé par le gouvernement. "Vous savez, ce gouvernement rejette souvent une idée qui n’est pas la sienne pour finir par l’adopter un peu plus tard", rapporte l'élu qui insiste. Ce vaccin semble moins efficace que les vaccins ARN sur les personnes de plus de 65 ans, ce qui fait qu’il leur a été déconseillé. L’UDI propose donc de les "utiliser prioritairement sur le deuxième drame sanitaire qui est en train de se dérouler, c’est-à-dire sur nos étudiants". Ce qui permettrait de "retrouver une vie sociale plus normale", estime Jean-Christophe Lagarde.

 

"Moi je pense que le confinement sera, malheureusement, inévitable"

Les Français critiquent le gouvernement sur le manque de transparence dans ses décisions. Un avis partagé par Jean-Christophe Lagarde, qui juge qu’il "y a un manque de transparence sur ce qui se passe". "Vous avez un certain nombre de questions qui se posent et qui devraient être l’objet d’un débat régulier", estime le député qui prend l’exemple de la prolongation de l’État d’urgence. "Ils ont refusé qu'en cas de confinement, on ait un débat tous les mois sur les modalités du confinement", dénonce le parlementaire.

Le Conseil de Défense, qui doit de nouveau se tenir, mercredi 3 février, est également critiqué dans ses modalités par le député UDI qui pointe un réel manque de transparence, notamment sur les données des variants. Or "ce sont ces variants qui ont fait exploser la situation en Grande-Bretagne, exploser le système médical au Portugal, c’est ceux-là qu’il faut surveiller et c’est sur ceux-là que nous n’avons pas de données", recommande-t-il. "Moi je pense que le confinement sera, malheureusement, inévitable. Mais, il dépend de chacune et de chacun d’entre nous de savoir quand", prévient l'élu.

 

 

Cliquez ici pour écouter "L’invité politique" avec Patrick Roger

Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

L'info en continu
09H
07H
04H
00H
22H
20H
19H
16H
Revenir
au direct

À Suivre
/