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David Cormand (EELV) : "Jean-Luc Mélenchon voulait qu’on se soumette aux Insoumis"

Par Benjamin Jeanjean

Invité du Brunch Politique ce dimanche sur Sud Radio, le secrétaire national d’EELV David Cormand s’est exprimé sur de nombreux sujets, des attentats de Londres aux élections législatives, en passant par l’Accord de Paris.

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Invité du Brunch Politique ce dimanche sur Sud Radio, David Cormand, secrétaire national d’EELV, a évidemment tenu à exprimer sa compassion envers les victimes de l’attentat de Londres samedi soir. "Il y a bien sûr un message de soutien, de solidarité et d’amour pour nos amis de Londres. Un certain nombre de groupes idéologiques politisés essaient de nous faire péter les plombs et déversent leur haine en pariant sur le fait qu’elle nous contamine et nous fasse surréagir. Ils essaient de mettre en œuvre une guerre et un projet de civilisation. La seule réponse, c’est plus d’amour, plus de démocratie et plus d’amour", a-t-il déclaré.

"Les États-Unis se sont construits par l’utilisation immodérée du pétrole et du charbon"

Également interrogé sur la décision de Donald Trump de retirer les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, David Cormand n’est pas plus surpris que cela. "C’est un coup dur, bien sûr. Mais l’Accord de Paris était une construction certes positive, mais fragile. C’était une victoire surtout diplomatique. Pour la première fois, la quasi-totalité des pays du monde actaient la réalité du changement climatique et se fixaient des objectifs communs, mais non contraignants. On voit que M. Trump se glisse aujourd’hui dans cette brèche. (…) Les États-Unis se sont construits en tant que première puissance du monde par l’utilisation immodérée du pétrole et du charbon. Sur cette question, Georges Bush père disait que "le mode de vie des Américains n’est pas négociable". Le fait de pouvoir brûler du pétrole sans limite fait partie du mode de vie américain, et c’est compliqué de le changer. Obama avait commencé à le faire, et Trump balaye tout ça aujourd’hui", a-t-il déploré.

Pour David Cormand, la réaction d’Emmanuel Macron à cette décision a été la bonne. "Il y avait le risque que cela détricote l’ensemble de l’accord et que d’autres pays se sentent autorisés à faire de même. L’ambition de M. Macron était d’envoyer un message extrêmement fort à l’Europe et au monde pour que ces engagements soient tenus. (…) Je pense qu’il a bien fait de parler aussi en anglais car il était important de dire aux Américains qu’il y avait un problème avec la décision de leur chef d’État, tout en ne prenant pas une distance qui aurait renforcé Donald Trump", s’est-il félicité.

"Il y a un problème de confiance évident entre les citoyens et leurs représentants"

Sur le plan intérieur, David Cormand a été reçu récemment par François Bayrou, ministre de la Justice, pour évoquer avec lui le projet de loi sur la moralisation de la vie publique. Si ce projet va dans la bonne direction selon lui, il n’a pas manqué l’occasion de faire d’autres propositions. "J’ai senti un ministre assez déterminé à aller loin. (…) Je pense qu’il y a un problème de confiance évident entre les citoyens et celles et ceux qui sont censés les représenter. Certaines mesures de bon sens doivent entrer dans la loi pour que les mœurs évoluent. (…) Nous avons fait quelques propositions supplémentaires, notamment sur les enveloppes de réserve parlementaire. Il a annoncé leur fin, mais en réalité c’est plus compliqué que cela : elles existeront toujours, sous une autre forme. Il y a aussi la question de l’inéligibilité en cas de délit grave. Je pense qu’il faut ajouter tout ce qui a trait aux violences sexuelles et agressions sexistes, car la politique est un milieu particulièrement violent et dangereux pour les femmes. (…) Il faut aussi être plus contraignant sur les lobbies", a-t-il préconisé.

"Mélenchon demandait que l’on se soumette aux Insoumis"

Enfin, le secrétaire national d’EELV a également été questionné sur les élections législatives à venir, et sur le rendez-vous manqué avec Jean-Luc Mélenchon. "La question du rassemblement avec lui est maintenant derrière nous. Au vu des résultats du premier tour de l’élection présidentielle, j’avais considéré que si l’on souhaitait se donner les moyens pour qu’Emmanuel Macron n’ait pas une majorité absolue, il fallait se rassembler. (…) Il demandait qu’on se soumette aux Insoumis. Et moi je ne me soumets à personne. Je n’ai pas attendu M. Mélenchon pour être insoumis. On a résisté à Hollande et à l’hégémonie du PS pendant des décennies", a-t-il expliqué.

Réécoutez ici l’intégralité du Brunch Politique et de l’interview de David Cormand sur Sud Radio.

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