La marge d’erreur est infime : une dizaine de centimètres de chaque côté pour un navire mesurant 262 mètres de long, sur 64 de large et pesant 42 500 tonnes. Le porte-avions Charles de Gaulle est entré mercredi dans un bassin de la base navale de Toulon, à peine assez grand pour lui, tracté par une dizaine de remorqueurs.Pendant 18 mois, il va subir des travaux d’entretien et de rénovation effectués par le groupe de construction navale DCNS et la marine nationale. "Après, ce ne sera plus le même bateau!", assure Stanislas Gentien, officier de communication de la préfecture maritime.
L’équipage reste à bord
Mis en service en 2001, le seul porte-avions nucléaire français va être revu de fond en comble pour lui permettre de tenir jusqu’en 2041. Le coût total des travaux est estimé à plus d’un milliard d'euros selon le ministère de la Défense.Durant toute la durée des travaux, le bateau est placé en cale sèche mais pas question pour l’équipage d’abandonner le navire. "Le bateau continue de fonctionner comme en mer", précise Jean-Nicolas Wolf, le responsable logistique du groupe industriel français DCNS . Les militaires restent chargés de l’entretien du bâtiment et de la sécurité du chantier.
Un chantier "ultra-rapide"
En comptant l’équipage, 2 000 personnes s’apprêtent à travailler sur le navire. L’objectif pour le groupe DCNS et les 160 entreprises partenaires est de réaliser les travaux en un temps record de 18 mois, là où les Américains prévoient entre quatre et cinq ans.Au programme des travaux, le changement des deux « cœurs nucléaires » du navire, la modernisation des « systèmes de combats » avec un nouveau radar de veille aérienne en 3D, et l’adaptation du bateau aux nouveaux avions Rafale.Fin des travaux, si tout va bien, prévu pour le printemps 2018 avec les premiers tests opérationnels.