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"François est un pape révolutionnaire, on a presque oublié Benoît XVI"

Par Benjamin Jeanjean

Invité du Grand Matin week-end de Sud Radio, le journaliste Arnaud Bédat, auteur de "François, seul contre tous" revient sur la personnalité du pape François et ses combats au sein du Vatican.

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Le 13 mars 2013, Jorge Mario Bergoglio, ex-archevêque de Buenos Aires, est entré dans une nouvelle dimension en étant élu pape par les cardinaux du monde entier. Quatre ans plus tard, le premier pape de l’Église catholique issu du continent américain continue de faire autant parler par ses prises de positions et la manière dont il mène son pontificat. Arnaud Bédat, journaliste suisse auteur de François, seul contre tous (éditions Flammarion), était ainsi l’invité de Philippe Verdier ce dimanche dans le Grand Matin week-end sur Sud Radio pour évoquer la personnalité du plus haut dignitaire catholique.

François, un pape "révolutionnaire" qui a déjà fait oublier Benoît XVI ?

"Le premier bilan qui saute aux yeux, c’est que nous avons affaire à un pape révolutionnaire, au sens latino-américain du terme. Un pape qui nous surprend tous les jours. On a oublié qu’il y a quatre ans, nous avions encore Benoît XVI… Tout est allé tellement vite, on s’est tellement habitué aux coups d’éclats du Pape François… Est-ce que les papes précédents allaient manger avec des homosexuels ou des transgenres dans des prisons ? Cela paraissait impossible", analyse-t-il notamment, avant d’assurer que François peut encore se montrer "révolutionnaire" demain. "Il a encore de la marge et fait bouger les lignes. La question du célibat des prêtres était jusque-là quelque chose de figé, et il entrouvre la porte après avoir très habilement préparé les mentalités pendant trois ans et des poussières".

Une personnalité qui ne passe pas toujours au Vatican

Une personnalité qui n’est pas sans générer quelques frustrations au Vatican. Pour Arnaud BédatFrançois doit ainsi faire face à une opposition de moins en moins retenue au sein de la curie romaine. "Pour le Pape, 2017 est l’année de tous les dangers. Il y a déjà eu l’histoire des fameuses affiches placardées à Rome au début du mois de février, affiches où on le voit la mine boudeuse, avec un slogan bien visible : "François, qu’as-tu fait de ta miséricorde ?". C’était une première, on n’avait jamais vu ça. (…) Jusqu’ici, le combat à l’intérieur du Vatican était quand même assez larvé. On se chamaillait sur des textes et restait sur un débat intellectuel d’assez haute tenue. Là, l’opposition se montre au grand jour, les fronts sont ouverts et on assiste vraiment au début de la guerre", assure-t-il avant d’affirmer que "si l’élection pontificale avait lieu aujourd’hui, il ne serait probablement pas élu".

"François peut être très brutal"

Dégageant une image de bonhomie sympathique auprès du grand public, François peut néanmoins se montrer sec et ferme sur certains sujets, à en croire Arnaud Bédat. "N’oubliez pas qu’il est jésuite. Les jésuites, c’est quand même la crème de la crème, les énarques de l’Église si vous me permettez cette expression. Ce sont des gens supérieurement intelligents qui essaient toujours de dialoguer, mais quand ils se trouvent face à des personnes avec lesquelles ils n’y arrivent pas... Il doit prendre des décisions souvent saillantes et ne prend pas de gants. Il peut être très brutal".

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