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Le témoignage édifiant de Théo, blessé par des policiers à Aulnay

Par Benjamin Jeanjean

Alors que l’interpellation plus que musclée de Théo dans la cité des 3000 à Aulnay-sous-Bois a suscité de graves incidents ce week-end, le principal intéressé a donné sa version des faits.

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C’était au départ un "banal" contrôle d’identité, mais qui a désormais des répercussions nationales. Interpellé à Aulnay-sous-Bois dans la cité des 3000, Théo (22 ans) est aujourd’hui hospitalisé suite à l’agression dont il dit avoir été victime de la part de quatre policiers. Dans une discussion avec l’un de ses avocats, rapportée par BFMTV, le jeune homme revient sur le déroulé des événements. "Je savais que là où on était il n’y avait pas de caméras, j’ai réussi à me débattre, je suis parti devant les caméras. Je n'ai pas cherché à fuir, j’ai dit aux policiers : "vous avez déchiré mon sac". Ils me répondent : "on s’en fout". Ils sont trois à me saisir, je leur demande pourquoi ils font ça, ils ne me répondent pas, ils ne me disent que des injures", déclare-t-il avant de raconter l’agression sexuelle dont il a été victime.

"Il prend sa matraque et il me l’enfonce dans les fesses, volontairement"

"Il me regarde, j’étais de dos, mais j’étais en trois quart, donc je voyais ce qu’il faisait derrière moi. Il prend sa matraque et il me l’enfonce dans les fesses, volontairement. Dès qu’il m’a fait ça, je suis tombé sur le ventre, j’avais plus de force. Là, il me dit : "les mains dans le dos". J’ai dû mettre mes mains dans le dos, ils m’ont mis les menottes et là ils m’ont dit : "assied-toi maintenant". Je leur ai dit : "je n’arrive pas à m’asseoir, je ne sens plus mes fesses", et ils m’ont mis des gaz lacrymogènes dans la tête, dans la bouche, un coup de matraque en pleine tête, et moi j’avais tellement mal aux fesses que cette douleur-là semblait éphémère. (…) C’était vraiment trop dur pour moi. (...) Mon pantalon était baissé, j’avais vraiment mal. (…) J’avais du mal à marcher, je n’étais même pas moi-même. Je croyais que j’allais mourir, je marchais mais parce qu’ils me tenaient bien".Une fois au commissariat, un policier finit par appeler le Samu au regard de la gravité de la blessure anale de Théo. "Le Samu me retourne, il regarde la plaie et me dit : "là c’est très grave, il y a au moins 5 ou 6 centimètres d’ouverture, il faut l’opérer le plus rapidement possible". (…) Ils ont dit que j’avais perdu beaucoup de sang. (...) Le coup de bâton dans les fesses qu’ils m’ont mis, ça m’a marqué à vie, c’est une chose que je ne souhaite à personne. Physiquement je suis très diminué, je n’arrive pas à bouger. Là comme vous me voyez, ça fait trois heures que je suis comme ça. (…) Je ne dors pas la nuit", conclut le jeune homme.

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